Mer Baltique : escalade entre la Lituanie, l’Estonie et la Russie.

Entre le 13 et le 20 mai 2025, l’Estonie s’est retrouvée au cœur des tensions en mer Baltique autour de la « flotte fantôme » russe, ces centaines de pétroliers opérant sous faux pavillon, souvent sans assurance, et désactivant leur système d’identification pour contourner les sanctions européennes. L’Union Européenne a adopté son 17e paquet de sanctions, ciblant 189 nouveaux navires de cette flotte, ainsi que des entreprises et responsables russes, portant à près de 350 le nombre de navires visés par les restrictions et gels d’avoirs. Le 13 mai, la marine estonienne a cherché à contrôler le pétrolier M/T Jaguar, battant pavillon gabonais et lié à la flotte fantôme, alors qu’il traversait la zone économique exclusive estonienne. Le navire a refusé d’obtempérer, poursuivant sa route vers la Russie, tandis qu’un chasseur russe Su-35 a été dépêché pour protéger le pétrolier, violant l’espace aérien estonien et provoquant l’intervention de F-16 portugais de l’OTAN. Dans un autre incident, le 17 mai, la marine russe a arraisonné le pétrolier Green Admire, parti d’Estonie avec une cargaison de pétrole de schiste, au motif qu’il avait emprunté un corridor maritime traversant brièvement les eaux russes, corridor pourtant autorisé par un accord tripartite avec l’Estonie et la Finlande. Les autorités estoniennes ont dénoncé une action imprévisible et conseillé à leurs navires d’éviter désormais cette route. En réaction à la pression migratoire orchestrée par la Russie et le Bélarus depuis 2021, la Lituanie a également saisi la Cour internationale de Justice, accusant Minsk d’organiser des passages massifs de migrants comme arme hybride contre l’Union Européenne. Cette accumulation d’incidents – arraisonnements, interventions aériennes, plaintes juridiques – illustre l’escalade d’une guerre hybride en mer Baltique, où la Russie teste la résilience des États baltes et de l’Union Européenne. Le risque d’incident grave ou d’internationalisation du conflit maritime reste élevé, alors que chaque camp cherche à affirmer son contrôle sur des routes stratégiques et à renforcer la pression diplomatique et sécuritaire dans la région.

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