La relation entre Donald Trump et Elon Musk a explosé en pleine lumière, mettant fin à une alliance politique et économique qui avait marqué le début du second mandat Trump. Tout commence le 3 juin, quand Musk qualifie sur X le projet de loi budgétaire phare de Trump, le « Big Beautiful Bill », d’« abomination répugnante », dénonçant un texte « scandaleux et clientéliste » qui prolongerait les crédits d’impôt tout en creusant le déficit de plusieurs milliers de milliards de dollars. Trump, piqué au vif, réplique sur Truth Social en accusant Musk d’être « devenu fou » à cause de décisions défavorables aux véhicules électriques, et menace de supprimer toutes les subventions et contrats fédéraux accordés à Tesla, SpaceX et Starlink, affirmant que cela ferait « économiser des milliards et des milliards de dollars » au budget américain. La dispute dégénère : Musk rétorque en temps réel, qualifiant les propos de Trump de « n’importe quoi » et de « faux », puis affirme que sans lui, Trump aurait perdu l’élection de 2024, dénonçant une « ingratitude » du président. En réponse directe à la menace sur ses contrats, Musk annonce que SpaceX va commencer à mettre hors service le vaisseau Dragon, essentiel pour la NASA et le transport des astronautes vers la Station spatiale internationale, avant de faire machine arrière sous la pression des investisseurs et de la communauté spatiale. La querelle ne se limite pas aux questions budgétaires : elle s’envenime autour de la nomination d’un proche de Musk à la tête de la NASA, que Trump a finalement retirée, et du maintien ou non des crédits d’impôt pour les voitures électriques, un secteur clé pour Tesla. Les conséquences sont immédiates : l’action Tesla chute de 14 % en une journée, effaçant près de 150 milliards de dollars de capitalisation, tandis que Musk perd personnellement plus de 20 milliards de dollars. Les analystes soulignent que la NASA, très dépendante de SpaceX, se retrouve en position délicate, alors que la Maison Blanche cherche un nouveau patron pour l’agence et que plusieurs missions sont retardées par les coupes budgétaires. La séquence se termine par une tentative d’apaisement : Trump déclare à Politico que « ce n’est pas grave » et qu’un appel est prévu pour calmer le jeu, mais la rupture semble consommée, avec des investisseurs inquiets, des élus républicains divisés et un Musk désormais isolé à Washington. Cette guerre des mots, sur fond de menaces réciproques et de revirements, illustre la fragilité des alliances entre grands patrons et pouvoir politique, et laisse planer des incertitudes sur l’avenir des contrats fédéraux de Musk, la politique spatiale américaine et la régulation du secteur technologique.
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