L’Algérie commémore chaque année les massacres du 8 mai 1945, entre devoir de mémoire national et tensions persistantes avec la France.

Depuis 2020, le 8 mai est officiellement célébré en Algérie comme la Journée nationale de la mémoire, à l’initiative du président Abdelmadjid Tebboune, et ces commémorations ont donc lieu chaque année, marquant un rituel institutionnalisé et non un événement ponctuel ou exceptionnel. En 2025, à l’occasion du 80ᵉ anniversaire, le président Tebboune a rendu un hommage solennel aux victimes de Sétif, Guelma, Kherrata et d’autres villes, insistant sur l’importance de transmettre cette mémoire aux jeunes générations et de préserver l’héritage des martyrs, tout en affirmant que l’Algérie « ne permettra jamais que son histoire soit niée ». Le ton du discours officiel, s’il rappelle la violence coloniale et exige la reconnaissance des crimes commis, s’inscrit dans une logique de fidélité à l’histoire nationale et de réaffirmation de la souveraineté, mais il n’a pas adopté de tournure ouvertement provocatrice vis-à-vis de la France, contrairement à certaines périodes de tension plus marquées. Cette année, une délégation d’une trentaine d’élus français, principalement issus de la gauche et du centre, a été invitée et a participé aux cérémonies à Alger et à Sétif, dans une démarche de dialogue mémoriel, même si la crise diplomatique entre les deux pays reste vive et que les autorités françaises n’ont pas envoyé de représentants gouvernementaux de haut rang. L’impact de ces commémorations est double : elles renforcent le sentiment national et la cohésion autour de l’histoire de la lutte anticoloniale, mais elles ravivent aussi les débats sur la reconnaissance officielle des crimes coloniaux, la gestion des archives et la place de cette mémoire dans les relations franco-algériennes. Les réactions en France restent contrastées, la gauche plaidant pour une reconnaissance et une pédagogie mémorielle, tandis que la droite et l’extrême droite refusent toute repentance. Malgré la volonté affichée par certains acteurs de travailler à une réconciliation, le chemin reste semé d’embûches, mais la tenue annuelle de ces commémorations témoigne d’un devoir de mémoire assumé, comparable à la démarche française envers l’Allemagne, même si la blessure reste vive et la reconnaissance officielle encore incomplète.

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